Le Chaykh émérite Mouqbil Ibn Hādī Al-Wādi’i a dit dans sa préface du livre « Al-Houlal Adh-Dhahabiyyah » :

Au Nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.

Toute louange revient de droit à Allah, celui qui a fait descendre sur Son serviteur le Livre et n’y a point introduit de tortuosité, un livre d’une parfaite droiture, afin d’avertir d’une sévère punition venant de Sa part, et pour annoncer aux croyants qui font de bonnes œuvres qu’il y aura pour eux une belle récompense.

Et que les éloges et le salut soient sur notre Prophète Mouhammad, celui qu’Allah a suscité parmi les meilleures maisonnées des arabes et leurs lignées les plus nobles, celui qui dit : « Il m’a été donné ‘Jawāmi` Al-Kalim’ (les plus concises des expressions ayant le sens le plus éloquent) ».

Et j’atteste qu’il n’y a nulle divinité digne d’être adorée si ce n’est Allah, Celui qui a dit, défendant Son Livre et Son Prophète – qu’Allah le couvre d’éloges et le salue – [dans le verset dont la traduction approximative du sens est] :

« Et nous savons parfaitement qu’ils disent : ‘Ce n’est qu’un être humain qui lui enseigne [le Coran]’. Or la langue de celui auquel ils font allusion est étrangère (non arabe), et celle-ci est une langue arabe bien claire. »

[An-Nahl (Les Abeilles) : 103]

Et qui a dit [dans le verset dont la traduction approximative du sens est] :

« Si Nous avions fait un Coran en une langue autre que l’arabe, ils auraient dit : « Pourquoi ses versets n’ont-ils pas été exposés clairement ? Quoi ? Un [Coran] non-arabe et [un messager] arabe ? Dis : Pour ceux qui croient, il est une guidée et une guérison ». Quant à ceux qui  ne croient pas, il est une surdité dans leurs oreilles et ils sont frappés d’aveuglement en ce qui le concerne ; ceux-là sont appelés d’un endroit lointain. »

[Foussilat (Les Versets Détaillés) : 44]

Et qui a dit [dans le verset dont la traduction approximative du sens est] :

« Ce [Coran]-ci, c’est le Seigneur de ‘Ālamīn (hommes, Djinns et tout ce qui existe autre qu’Allah) qui l’a fait descendre, et l’Esprit fidèle (Djibril) est descendu avec sur ton cœur, pour que tu sois du nombre des avertisseurs, en une langue arabe très claire. »

[Ach-Chou’ārā (Les Poètes) : 192-195]

Et qui a dit [dans le verset dont la traduction approximative du sens est] :

« Et c’est ainsi que nous l’avons fait descendre : un Coran en (langue) arabe, et Nous y avons multiplié les menaces, afin qu’ils deviennent pieux ou qu’il les incite à s’exhorter. »

[Tā-Hā : 113]

Et qui a dit [dans le verset dont la traduction approximative du sens est] :

« Un Coran en (langue) arabe, dénué de tortuosités, afin qu’ils soient pieux. »

[Az-Zoumar (Les Groupes) : 28]

Et qui a dit [dans le verset dont la traduction approximative du sens est] :

« Nous avons fait un Coran en langue arabe afin que vous raisonniez. »

[Az-Zoukhrouf (L’ornement) : 3]

Ceci étant dit,

Le Noble Coran est le plus grand miracle indiquant la prophétie de notre Prophète Mouhammad – qu’Allah le couvre d’éloges et le salue –.

Al-Boukhāri – qu’Allah lui fasse miséricorde – a dit (9/3) : ‘Aboullah Ibn Yoūsouf nous rapporte, d’après Al-Layth, qui nous rapporte d’après Sa’īd Al-Maqbouri, qui nous rapporte d’après son père, qui nous rapporte d’après Abī Hourayrah – qu’Allah l’agréé –, qui a dit : le Prophète – qu’Allah le couvre d’éloges et le salue – a dit : « Il n’y a eu aucun Prophète sur l’ensemble des Prophètes sans qu’il ai reçu des miracles susceptibles de rendre les gens croyants. Quant à moi, il m’a été donné une révélation qu’Allah m’a révélée. Aussi, j’espère être suivi du plus grand nombre (de croyants) au Jour de la Résurrection. »

Ainsi, le Coran est le plus grand miracle, mais cela ne signifie pas que l’on nie les autres miracles dont l’authenticité est prouvée dans le Coran et la Sounnah.

Et Allah a défié les plus éloquents parmi les arabes, et ceux qui étaient les plus intelligents parmi eux, en leur demandant de produire quelque chose de semblable au Coran ; Il a dit [dans le verset dont la traduction approximative du sens est] :

« Dis : Même si les hommes et les djinns s’unissaient pour produire quelque chose de semblable à ce Coran, ils ne sauraient produire rien de semblable, même s’ils se soutenaient les uns les autres »

[Al-Isrā (Le Voyage Nocturne) : 88]

Et Il a dit, de même, [dans le verset dont la traduction approximative du sens est] :

« Ou bien ils disent : ‘Il (Mouhammad) l’a (le Coran) inventé lui-même.’ Non… mais ils ne croient pas. Eh bien, qu’ils produisent un récit pareil à lui (le Coran), s’ils sont véridiques ».

[AtToūr : 33-34]

Et Il les défia en leur demandant d’apporter dix sourates ; Il a dit [dans le verset dont la traduction approximative du sens est] :

« Ou bien ils disent : ‘Il l’a forgé (le Coran).’ Dis : ‘Apportez donc dix sourates semblables à ceci, forgées (par vous). Et appelez qui vous pourrez (pour vous aider), hormis Allah, si vous êtes véridiques.’ S’ils ne vous répondent pas, sachez alors que c’est par la science d’Allah qu’il est descendu, et qu’il n’y a point de divinité méritant l’adoration sauf Allah. Etes-vous soumis (à Lui) ? »

[Hoūd : 13-14]

Et Il les défia en leur demandant d’apporter une sourate semblable à ceci ; Il a dit [dans le verset dont la traduction approximative du sens est] :

« Ce Coran n’est nullement à être forgé en dehors d’Allah mais c’est la confirmation de ce qui existait déjà avant lui, et l’exposé détaillé du Livre en quoi il n’y a pas de doute, venu du Seigneur de ‘Alamin (hommes, Djinns et tout ce qui existe autre qu’Allah). Ou bien ils disent : Il (Mouhammad) l’a inventé ? Dis : Composez donc une sourate semblable à ceci, et appelez a votre aide n’importe qui vous pourrez, en dehors d’Allah si vous êtes véridiques. »

[Yoūnous : 37-38]

Et Le Très Haut a dit [dans le verset dont la traduction approximative du sens est] :

« Si vous avez un doute sur ce que Nous avons fait descendre (Le Coran) à Notre Serviteur (Mouhammad), tachez donc de produire une sourate semblable et appelez vos témoins (supporteurs et assistants) en dehors d’Allah, si vous êtes véridiques. »

[Al-Baqarah (La Vache) : 23]

Et les djinns ont décrit ce Coran comme étant une Lecture merveilleuse ; Il a dit [dans le verset dont la traduction approximative du sens est] :

« Dis : Il m’a été révélé qu’un groupe de djinns prêtèrent l’oreille, puis dire : Nous avons certes entendu une Lecture (le Coran) merveilleuse, qui guide vers la droiture. Nous y avons cru, et nous n’associerons jamais personne à notre Seigneur. »

[Al-Jinn (Les Djinns) : 1-2]

Cette langue arabe est celle dont les savants connurent l’importance dans la législation islamique ; ils réunirent les mots de vocabulaire des bédouins du désert, des cœurs des vallées aux sommets des montagnes, et ils – qu’Allah leur fasse miséricorde – mirent en place des règles, pour la préserver de toute erreur. Ainsi, s’il se trouvait qu’un savant du Hadīth commettait des erreurs dans le Hadīth [qu’il rapportait], ils le mentionnaient dans sa biographie, afin que l’on prenne garde de ses erreurs. De la même façon, et ils mirent en place des règles dans la morphologie pour préserver les schèmes des mots. A leur époque les gens étant entre le laxisme, l’excès et le juste milieu ; une partie d’entre eux se sont spécialisés dans la langue arabe en oubliant qu’elle était un moyen et non une fin, ils sont passés à côté de la compréhension dans la religion, comme mentionné dans le livre « Talbīs Iblīs » d’Ibn Al-Jawzi.

Certains s’en détournèrent comme certains soufis ignorants.

D’autres restèrent dans le juste milieu et prirent ce dont ils avaient besoin de la langue arabe, et donnèrent de l’importance au Livre et à la Sounnah, ainsi Allah préserva par leur cause la religion, ainsi, par leur intermédiaire nous parvint beaucoup de bien tel que le Coran, l’exégèse, le Hadīth, l’unicité « At-Tawhīd », la jurisprudence et des sciences diverses et variées.

Mais aujourd’hui, les gens se sont détournés de la langue arabe sauf ceux dont Allah a voulu (qu’ils ne s’en détournent pas), et ont été occupé par les langues étrangères.

Le Prophète – qu’Allah le couvre d’éloges et le salue – a ordonné à Zayd Ibn Thābit d’apprendre l’hébreu, [chose] qu’il n’a pas ordonné à tous les compagnons.

Mais aujourd’hui les jeunes ont été occupés par celles-ci, sauf celui à qui Allah a fait miséricorde, et la langue arabe est devenue enseignée uniquement pour les examens (à l’école) et après ceux-ci elle devient totalement oubliée.

Et les ennemis de l’Islam veulent dégoûter de la langue arabe, afin qu’ils puissent introduire leurs ambiguïtés auprès des jeunes musulmans, et critiquer la religion par l’intermédiaire de la langue arabe, pour qu’elle ne puisse s’en défaire par la suite.

Certains athées ont dit : Le Coran ne vient pas d’Allah car il attribue le doute à Allah lorsqu’Il a dit [dans le verset dont la traduction approximative du sens est] :

« et Nous l’envoyâmes ensuite (comme prophète) vers cent mille hommes ou plus que cela »

[AsSaffāt (Les Rangées) : 147]

Il n’a pas su, le pauvre, que nos savants – qu’Allah leur fasse miséricorde – ont bien saisis cette subtilité, et ont trouvé une explication dans la langue arabe.

Ainsi Ibn Jarīr – qu’Allah lui fasse miséricorde – a mentionné dans son exégèse (23/104) d’après Ibn ‘Abbās que « أَوْ » (traduit ici par « ou ») a pour sens « بَلْ » (c-à-d : non, bien plus que cela).

Et Ach-Chawkāni – qu’Allah lui fasse miséricorde – a dit dans son livre « Fath Al-Qadīr (4/397) : « et ‘ أَوْ ’ dans ‘ ou plus que cela ’ ; il a été dit qu’il a pour sens « وَ » (c-à-d : et) et que le sens est : ‘ et plus que cela’. Al-Farrā a dit : ‘ أَوْ ’ ici signifie ‘ بَلْ ’, et c’est ce qu’a dit Mouqātil ainsi qu’Al-Kalbi. Al-Moubarrid, Az-Zajjāj et Al-Akhfach ont dit que ‘ أَوْ ’ ici gardait son sens originel, et donc que le sens était : ‘ ou plus selon votre estimation si quelqu’un les avait aperçus ’. » Fin de citation.

Les exemples de ce genre de problèmes sont nombreux, et ils les résolurent de la meilleure des façons. Ainsi mon conseil pour les étudiants en science bénéfique qui n’ont pas été tentés par les diplômes est qu’ils s’adonnent à l’apprentissage de la langue arabe et qu’ils donnent de l’attention à inviter les autres à l’étudier avec excellence et à en rechercher la récompense auprès d’Allah.

De plus, l’étudiant qui est fort dans la langue arabe verra le reste des autres sciences facilité, par la permission d’Allah, et le travail qu’a accompli le frère Mouhammad Ibn Qāءid est un travail bénéfique ; il m’en a lu quelques passages, et je l’ai trouvé profitable pour l’étudiant débutant, et incontournable pour l’étudiant avancé. Il comporte, aussi, des critiques bénéfiques envers l’auteur du commentaire.

Je demande à Allah de le rétribuer de la meilleure des récompenses, et de lui accorder le succès dans la continuation de (l’apprentissage) de la science bénéfique, Il est, certes, capable de toute chose.

Aboū ‘Abd Ar-Rahmān Mouqbil Ibn Hādi Al-Wādi’i

Ramadan, 1417 (de l’hégire).

  • Pour l’original en arabe : 1, 2, 3, 4.